dimanche 4 janvier 2015

Olympie, une étape mythique du Péloponnèse

Olympie, LE passage obligatoire de tout séjour dans le Péloponnèse mais aussi un lieu mythique pour tous les sportifs !


Les origines des Jeux


Les historiens ne se sont pas totalement mis d'accord sur l'origine des Jeux Olympiques. On peut toutefois affirmer que cette compétition sportive grecque avait un caractère sacré et était dédiée aux Dieux et plus particulièrement à Zeus.

Les premiers Jeux eurent lieu en 776 av. JC et se déroulèrent tous les 4 ans jusqu'en 394 ap. JC.
Mais pourquoi donc tous les 4 ans ?
Il faut savoir qu'il y avait beaucoup de compétitions de ce type dans la Grèce Antique dont 4 événements majeurs :
- les Jeux d'Olympie
- les Jeux pythiques à Delphes
- les Jeux isthmiques à Corinthe
- les Jeux de Némée près de Mycènes

Tous les ans, l'une des 4 cités organisait les compétitions à tour de rôle. 4 années constituaient ainsi une olympiade.
Les historiens sont a priori d'accord pour affirmer que les Jeux d'Olympie étaient l'événement le plus important de ce cycle (un peu comme les JO d'été par rapport aux JO d'hiver).

Les Romains perpétuèrent un temps la tradition ... mais à leur façon : Néron y participa même et fut déclaré vainqueur de la course de chars malgré 2 chutes et un abandon !


C'est l'empereur romain (et chrétien) Théodose qui mis fin à ces "jeux païens". Puis, son petit-fils, l'empereur Théodose II, ordonna la destruction d'Olympie, ce qui fut parachevée par des inondations et des tremblements de terre...


Le déroulement des Jeux antiques

Au tout début, il n'y avait qu'une seule épreuve, le stade, qui correspondait à une course à pied sur la longueur dudit stade (192,27m exactement)... il serait peut être temps de réparer l'injustice de nos Jeux modernes : c'est le "200 mètres" qui devrait être l'épreuve reine et non le "100 mètres" !


L'entrée du stade
Progressivement de nouvelles disciplines se greffèrent à l'épreuve originelle (d'autres courses à pied, de la lutte, des courses de chevaux,..). On dénombra ainsi jusqu'à une vingtaine de compétitions qui se déroulaient sur une semaine.

L'ouverture des Jeux était annoncée 1 mois avant le top départ par des hérauts qui parcouraient la Grèce. Les compétiteurs, de véritables athlètes quasi professionnels, venaient ainsi de tout le pays et les spectateurs affluaient par milliers avec eux vers Olympie.

Les juges des épreuves, les Hellanodices, étaient nommés 1 an auparavant et n'hésitaient pas à sanctionner les tricheurs (sauf Néron évidemment!). Ceux-ci devaient alors ériger à leurs frais une statue rappelant leur déshonneur.

Pour les sportifs, recevoir la couronne d'olivier du vainqueur était synonyme de gloire, d'argent et de postérité... ça n'a pas beaucoup changé en fait.

Et les femmes dans tout ça ?
Les femmes mariées n'avaient pas le droit d'assister aux épreuves... mais les célibataires, oui ! Les historiens ne savent pas pourquoi. Ma théorie : c'était déjà très chaud à l'époque dans les villages olympiques !
Toutefois, elles avaient droit à une épreuve, les Héraia, organisée dans l'intervalle du cycle des 4 années où elle pouvaient courir les 5/6 de la distance du stade avec une tenue qui découvrait leur sein droit ! Quand on vous dit que c'était chaud...

Aujourd'hui

Le site archéologique a été redécouvert au XIIIème siècle et a fait l'objet de nombreuses fouilles au XIXème siècle.

Le baron Pierre de Coubertin réhabilita cette compétition et les premiers Jeux de l'ère moderne se déroulèrent en 1896 à Athènes ... et non à Olympie faute d'hébergement.
Depuis, les Olympiens se sont bien rattrapés puisque la ville moderne est tournée vers le tourisme avec ses nombreux hôtels et boutiques de souvenirs.
Le site archéologique est très bien fléché depuis la ville moderne.


Le site


Par rapport à des sites comme Ithomi ou Mistra, nous avons été un peu déçus par la visite d'Olympie. En effet, il ne reste quasiment plus que des ruines et les panneaux explicatifs jouaient à cache-cache (ils étaient en rénovation en fait)... heureusement, nous avions nos guides pour mieux appréhender les lieux !
Il faut compter environ 1h30 pour cette visite. Encore une fois, le bon plan est d'arriver en fin de journée pour éviter les hordes de touristes.

On accède au site par les ruines du gymnase (220x120m) et de la palestre qui étaient destinés à l'entrainement des athlètes.


La galerie intérieure du gymnase !
La palestre, pour les boxeurs et lutteurs... mais aussi pour les massages !

La visite se poursuit avec l'atelier de Phidias. C'est un bâtiment en brique où le célèbre sculpteur conçut l'une des 7 merveilles du monde antique : une statue de Zeus haute d'environ 12 mètres recouverte d'or et d'ivoire. Cette œuvre chryséléphantine fut transportée à Constantinople au Vème siècle avant de disparaitre dans un incendie.
L'atelier fut reconverti en église au Vème siècle.

L'atelier de Phidias

Avant de partir à Constantinople, la statue était entreposée dans le saint des saints, le temple de Zeus. Ses imposantes colonnes de style dorique se sont toutes écroulées lors des différents tremblements de terre. Lors des JO d'Athènes de 2004, une colonne fut redressée pour l'occasion.

Le temple de Zeus...

... et la colonne redressée lors des JO de 2004


Pas très loin étaient établis les quartiers du Léonidaion. C'était le village olympique puisque c'est ici que dormaient les athlètes. L'histoire ne dit pas si les spectatrices célibataires pouvaient y accéder.

Léonidaion, le village olympique

Juste derrière Léonidaion, on peut admirer les vestiges, bien conservés par rapport au reste du site, d'un complexe thermal de l'époque romaine.




Plus loin, à côté du Bouleutérion, le siège du Sénat Olympique, on peut y apercevoir les soubassements de la villa de Néron.

La villa de Néron était dans ce coin du site

En longeant le portique d'Echo, on accède au stade où 45.000 spectateurs pouvaient s'entasser sur le talus. Les Romains y installèrent par la suite des banquettes en bois. Seuls les juges, les Hellanodices, avaient un réel traitement de faveur puisqu'ils disposaient de siège en pierre.

Le stade

L'entrée des athlètes
L'émotion est à son comble !

La piste
Au fond, le carré VIP des Hellanodices

Non loin du stade, se dresse le Philippéion qui tient son nom de l'empereur Philippe II de Macédoine qui fit bâtir cette rotonde pour laisser une trace de son règne sur ce site hautement symbolique (pari réussi donc !).


Le Phillippéion

Entre le Philippéion et le stade s'élève le temple d'Hera devant lequel la flamme olympique est a priori allumée tous les 4 ans pour les Jeux modernes... bizarre, nous n'avons vu aucun panneau indiquant cet endroit symbolique.

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